De Néarque à Louis de Valmorin, deux mille ans d’histoire. Rencontre avec les grands personnages qui ont marqué l’histoire du sucre.
– Néarque, l’amiral Crétois d’Alexandre le Grand, apprend l’existence du sucre aux Occidentaux vers 325 avant Jésus-Christ.
Lors de l’une de ses explorations en mer des Indes, il parle d’un « roseau donnant du miel sans le concours des abeilles », reprenant une expression des Perses.
– Christophe Colomb introduit à Hispaniola (Saint-Dominigue) des plants de canne à sucre en provenance des Canaries en 1493.
– Nostradamus ou Michel de Nostre Dame publie vers 1550 un livre sur l’utilisation du sucre en confiserie.
– Olivier de Serres, agronome français, pressent la richesse en sucre de la betterave. Nous sommes en 1600.
– Le frère carmélite Antonio Vasquez de Espinoza parle de la canne et des moulins à sucre présents au Chili, au Venezuela, en Equateur, en Colombie et au Paraguay dans l’un de ses récits de voyage en 1620.
– Andreas Sigismund Marggraf, scientifique allemand, fait un mémoire en 1745 sur ses expériences chimiques permettant d’extraire du sucre de la betterave.
– Frédéric Achard, disciple de Marggraf, construit une première fabrique expérimentale de sucre en 1802 à Kunern, en Basse-Silésie.
– En 1808, Parmentier fait valoir la teneur en sucre du raisin : celui-ci contient entre 200 et 350 g de sucre par litre (selon le degré de maturité du fruit).
Seul problème : le sucre de raisin, sirop assez épais, cristallise difficilement car il contient du saccharose, mais aussi du fructose et du glucose.
Résultat : son extraction est hors de prix et non rentable !
– Benjamin Delessert est le premier à réussir l’extraction du sucre de betterave en grande quantité en 1812.
– En 1843, le tchèque Jacob Kristof Rad a produit les premiers morceaux de sucre, en plusieurs étapes quasi-artisanales : fondre du sucre, couler du sucre liquide sur un plateau, scier la plaque de sucre après solidification en bandes, puis casser en cubes.
– Eugène François perfectionne son système de sciage et de cassage du sucre en 1875 et dépose le brevet de la « casseuse François ».
– Vers 1900, Théophile Adant développe en Belgique une série d’outils industrialisant le procédé de Jacob Rad : réalisation de plaques de sucre (cristallisation pendant 8 à 12 h), séchage, sciage en barres puis en morceaux symétriques.
– Louis Chambon invente, en 1949, le process permettant de souder entre eux les cristaux de sucre humidifiés à chaud.
– Louis de Vilmorin fut l’initiateur, dans les années 1850, de l’amélioration de la forme et de la teneur en sucre de la betterave.